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Le jugement a été prononcé ce mardi 20 novembre. Crédit : T. C. |
« Quand un garçon me drague, j’ai envie de vomir. Ma vie n’est pas finie, mais il en a détruit une bonne partie », témoigne Lou, à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse. Son « premier amour », Tom, était accusé de faits de violences physiques et sexuelles à son encontre, entre le 1eroctobre 2013 et le 22 septembre 2015. Le prévenu, placé sous contrôle judiciaire depuis le mois d’avril, a été jugé ce mardi 20 novembre, pendant près de 3 heures.
Le président énumère les faits qui sont reprochés à l’homme de 24 ans. « Dans vos dépositions, vous parlez de « violence réciproque » ». Tom admet les sévices physiques, pas les viols. « Des fois, je répondais à ses coups, mais j’ai aussi été mauvais. Je n’ai pas fait les actes monstrueux que vous décrivez. Je ne l’ai pas violée, pour moi, c’était un jeu », clame l’animateur périscolaire.
Lou commence à pleurer lorsque le président évoque les blessures constatées sur son corps. Ecchymoses, lésions gynécologiques, ces stigmates sont en parties causés par les pénétrations forcées qu’elle subissait pendant son sommeil. Dans un nouveau sanglot, la fluette Lou revient sur ces sévices. « Je n’étais pas d’accord. Je n’étais pas toujours la bonne petite esclave sexuelle. Je vivais dans la peur ».
En 2012, tout avait bien commencé pour ce couple originaire de la région parisienne. Après avoir été reçue aux Beaux-Arts de Toulouse, Lou a proposé à son copain de la suivre. La relation devient très vite toxique. « Vous vous étiez fait remarquer auprès du voisinage », remarque le président. Disputes, bagarres et cannabis résumaient leur quotidien. La jalousie avait atteint son paroxysme. « Quand je rentrais de l’école, il sentait mes culottes », se souvient Lou. L’avocate de Tom, Me Simon-Grassa, tente de retourner la situation en évoquant les violences dont a été victime Tom au cours de sa relation avec la jeune femme. « Vous lui aviez mis un coup de skate dans la nuque ! ».
Avant la prise de parole de la procureure, l’avocate de la partie civile, Me Arab-Tigrine intervient. « L’amour, quand on le découvre, peut faire accepter la normalité qui n’est plus normale. Pour se reconstruire, la victime a besoin d’entendre une réponse pénale ». Contre Tom, la procureure requiert 3 ans d’emprisonnement dont 16 mois de sursis avec mise à l’épreuve, interdiction de rentrer en contact avec Lou et obligation de soins par rapport à sa dépendance au cannabis. « Il faut regarder les choses en face et admettre ce qu’il s’est passé », exprime vigoureusement, la représentante du ministère public.
Le jugement est plus sévère. Tom est condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement, dont 2 ans de sursis avec mise à l’épreuve. Il a l’obligation de suivre une formation, de se soigner et l’interdiction de porter une arme et de rentrer en contact avec la victime. La peine de prison ferme est aménageable. Les modalités d’exécution seront prises par le juge des libertés et de la détention de Bobigny, ville où il est domicilié.
Thibaut Calatayud
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