« Les deux personnes qu’il a aimées sont parties. Depuis, il vit une descente aux enfers », plaide Me Boukoulou. Entre 2013 et 2017, son client Samuel accumule 18 condamnations pour des vols, du recel et des usages de drogues. Une mauvaise habitude depuis sa rupture amoureuse et le décès de sa mère. « J’étais en dépression. J’ai fait des conneries. Maintenant, j’ai repris mon cerveau », promet l’homme dans un fort accent guadeloupéen. Ce vendredi 26 octobre, le trentenaire a été jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Toulouse pour trois affaires.
Les deux premières remontent à septembre 2017. Samuel est accusé d’avoir volé et utilisé frauduleusement un chèque avec lequel il a crédité son compte bancaire de 800 euros. Dans sa déposition, il explique avoir trouvé le chèque sur l’allée Jean Jaurès en plein cœur de Toulouse. Une histoire jugée « fantaisiste » par la procureure dans ses réquisitions.
Quelques jours après, le Guadeloupéen est accusé de tentative de vol. Il a escaladé la grille d’une habitation et brisé la vitre de la véranda avec un pot de fleur à Ramonville-Saint-Agne. Son sang est retrouvé sur les lieux. Samuel s’explique en levant la voix. « J’ai été agressé juste avant. Quand je fais une bêtise, l’État me punit. Quand je suis la victime, il n’y a rien ! » Avant cet évènement, il avait déposé une plainte pour tentative de meurtre. Elle a été classée sans suite. « J’ai cassé car j’étais vexé. C’était pour montrer à l’État, à la justice… » Malgré les interventions de la présidente, Samuel continue son monologue confus. « J’ai mal agi. Mon but n’était pas de voler ». Ce à quoi la procureure ne manquera pas de rétorquer lors des réquisitions : « On ne rentre pas dans un domicile par effraction pour faire joli ».
En avril 2018, un scooter volé est retrouvé chez lui, à Ramonville-Saint-Agne. Il explique qu’il avait prêté son domicile à un ami et ne connaissait pas la provenance du cyclomoteur. L’Antillais ne donne pas l’identité du supposé individu et ce, malgré les relances insistantes de la présidente. Lorsque cette dernière lui permet d’ajouter un dernier mot, il déclare : « Je suis d’accord pour être puni. Je ne suis pas un saint, mais je suis aussi une victime », en montrant les stigmates, sur son cou, de sa supposée tentative de meurtre.
Son avocate demande que la justice tende la main « une énième fois » à son client en lui évitant du ferme. Mais Samuel n’y échappera pas cette fois. Il est condamné à 10 mois ferme avec mandat de dépôt et l’obligation de dédommager le propriétaire du scooter à hauteur de 449 € et celui de la véranda à 150 €.
Thibaut Calatayud
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