Le
chef Marc Veyrat a été fraichement auréolé de sa troisième étoile au prestigieux
Guide Michelin 2018. Focus sur le parcours atypique d’un cuisinier hors du commun.
(Marc Veyrat / Creative Commons)
Un apprentissage chaotique
Qu’il est loin le temps où Marc
Veyrat se faisait virer de l’école hôtelière. Aujourd’hui couronné de trois
étoiles au Guide Michelin, le cuisinier au chapeau noir a pris sa revanche.
« Le proviseur m’a écrit :
« N’est pas fait pour ce métier. » confiait Marc Veyrat, en décembre
dernier, lors de son grand oral sur le plateau des Grande Gueules.
Et pourtant, l’homme n’a pas
voulu se décourager, surtout suite à la réprimande de son père : « Après
l’école, il m’a dit « Tu feras toujours honte à la famille ». Ça a
été le déclic. » Avec son abnégation et sa force de caractère, il a su
inverser la tendance en le rendant fier.
Dans la légende
Le Savoyard a une personnalité
authentique, qui détonne dans le monde très fermé de la Gastronomie française. Adepte
des coups de gueules, il ne se censure pas et n’hésite à se faire entendre.
Fervent défenseur de la cuisine locale, il critique fermement les entreprises
qui, selon lui, polluent la terre comme Ferrero et Monsanto. L’homme au chapeau
se bat également pour une nouvelle consommation, celle où les individus
achèteraient moins pour manger mieux.
Le cuisinier de 67 ans est
désormais l’un des grands bonhommes du milieu. Et pourtant, rien n’était gagné.
Victime en 2006, d’un grave accident de ski, il a été contraint de mettre sa
carrière entre parenthèse. 17 opérations chirurgicales plus tard, Marc Veyrat
est revenu sur le devant de la scène culinaire. C’était sans compter sur l’incendie
de son dernier restaurant, La Maison des
Bois, en 2015. Mais comme un phénix, Veyrat renaît toujours de ses cendres.
« Il faut que la cuisine
détonne et étonne ». Un crédo qu’il s’efforce de respecter en mettant une
part de sa personnalité dans ses assiettes.
Thibaut Calatayud

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